Bonjour tout le monde, voici un petite traduction de synthèse d'un article scientifique, accompagnée de quelques réflexions.
Une douleur bien réelle :
Vous êtes sceptique face à la douleur ressentie par un cochon, une poule, un poisson ?
Pourtant, ce sont des êtres sentients.
D'une étude scientifique sur la douleur chez les poissons..
Une étude de 2003 de l'intitut Roslin a étudié rigoureusement la perception de la douleur chez des truites arc-en-ciel. Les chercheurs ont testé deux lots de truites auxquelles ils ont administré soit une substance inoffensive (contrôle), soit une substance nocive.
Après avoir reçu une injection de substance nocive dans les lèvres, les truites ont montré un comportement anormal : se balancer sur les nageoires pectorales, se frotter les lèvres dans le gravier ou contre les bords de l'aquarium. Ces truites ventilaient plus vite (augmentation du taux de leur battement operculaire). Quand on leur donnait de l'antalgique, les comportements liés à la douleur diminuaient. Les chercheurs ont conclus que les comportement liés à la douleur ne sont pas des simples réflexes.
Si même les poissons, des animaux très éloignés de nous (phylogénétiquement parlant), ressentent la douleur, comment oser douter de celle d'oiseaux et mammifères?
Si vous lisez l'anglais :
L'abstract de l'article.
Localisation des récepteurs de la douleur [ici]
...Aux conclusions logiques à en tirer
Maintenant qu'il est rigoureusement établi que les poissons ressentent la douleur, comment justifier certaines pratiques, pourtant totalement banalisées?
Par exemple, comment soutenir que la pêche est acceptable alors que les poissons sont découpés vivants, ce qu'on n'accepterait pas pour les Vertébrés terrestres mais qui est banalisé chez les animaux marins. Le nombre de poissons tués par l'industrie de la pêche n'est même pas comptabilisé. On raisonne en tonnage plutôt qu'en individu. Pratique pour éviter de penser au fait que les milliard d'animaux remontés dans les filets, la vessie sortant par la bouche à cause de la pression, soient des animaux sentients.
Les poissons sont des être sensibles, et même si ils ne crient pas leur douleur ne doit plus désormais être ignorées.
Parmi les Vertébrés, ce sont les poissons qui ont le plus souffert d’une conception erronée de l’échelle de l’évolution. Au cours des dernières décennies, cependant, cette erreur a commencé à être corrigée. Nous nous rendons compte maintenant que, comme le reste des vertébrés, les poissons présentent un riche éventail de comportements complexes et que l’apprentissage joue un rôle central dans le développement de leur comportement.
Expériences sur les animaux, quelles limites ?
Ces études ne sont pas les plus sympathiques du monde pour les poissons en question, qui sont volontairement maltraités pour démontrer leur perception de la douleur.
D'un point de vu éthique, je suis assez partagée par rapport à ce type d'expérience.
Ce genre d'étude est important dans la compréhension des autres animaux, et la prise en compte de leurs intérêts. (Selon la thèse développé par Peter Singer dans la Libération animale (Animal Liberation), un être capable de ressentir de la souffrance ou du plaisir est un être sensible, qui a intérêt à vivre.)
Cependant, comment avancer en science fondamentale sans souffrance et privation de liberté ?
On dispose maintenant de techniques sophisitiquées (Imagerie Radiation Medicale, etc..) qui permettent de visualiser les zones du cerveau actives pendant une tâche précise, et ainsi d'éviter les expériences intrusives. Le challenge est de définir un protocole assez judicieux pour tester différentes questions fondamentales (cognition, mémorisation, conscience de soi, empathie..).
Qu'en pensez-vous?
Remarque : On ne peut utiliser des humains pour des expériences de vivisection depuis le code de Nuremberg..(encore heureux me direz vous!) Sauf cas d'extrème urgence (comme actuellement avec l'épidémie du virus Ebola)..
A quand une loi éthique pour mieux protéger d'autres êtres sentients des expérimentations ?
Science sans conscience n'est que ruine de l'âme - Rabelais
N'hésitez à poser des questions ou critiquer