Sentience

Student Network for animal rights | Réseau animaliste étudiant

[Article] Revendications du site end-of-speciesism.org/fr

Vous trouverez dans cette section de la documentation et des débats spécifiquement destinés aux militant-e-s en devenir. L'objectif n'est pas de vous convaincre que l'exploitation des animaux est une mauvaise chose et qu'il faut militer contre, mais de vous aider à réfléchir aux revendications que vous voudriez porter et au type d'actions dans lesquelles vous pourriez vous engager.
Voyez aussi la rubrique « Agir » de notre site web : http://asso-sentience.net/agir

[Article] Revendications du site end-of-speciesism.org/fr

Messagepar Mata'i » Jeu 25 Juin 2015 08:45

http://end-of-speciesism.org/fr/

Ce site a été élaboré par Anou, de PEA, dans l'optique de clairement revendiquer la fin du spécisme et de cesser de se concentrer sur l'adhésion des individus à un « mode de vie végane » auquel il leur appartiendrait de « choisir » de se « convertir » (cf. cette brochure en entier + ce livret p. 39-49).

J'aime beaucoup la page « revendications » : http://end-of-speciesism.org/fr/revendications/
La frontière d'espèce n'est pas et ne peut être une frontière morale, notre société doit donc évoluer pour inclure les animaux dans notre cercle de considération morale. Ci-dessous vous trouverez des propositions qui tendent à la réalisation de ce but.

Nouveau statut juridique – Abolition du statut de propriété

L'éthologie montre que les animaux ressentent des émotions et sont des individus à part entière. Pourtant, à cause de leur statut de propriété, on peut les acheter et les vendre comme s'il s'agissait de simples marchandises. A cause de cette situation, les intérêts futiles du propriétaire ont tendance à être considérés comme plus importants que les intérêts fondamentaux de l'animal, simple propriété. Cette situation est injuste car les animaux ne sont pas des choses et ne doivent donc pas être considérés comme la propriété d'autrui.

Une personnalité juridique est reconnue à des entités abstraites et artificielles comme les entreprises, pourtant les animaux, des êtres sensibles réels et concrets, dotés de préférences, de désirs et d'une personnalité propre ne bénéficient encore pas de ce statut. Une évolution est donc nécessaire.

De plus, les intérêts des animaux doivent pouvoir être représentés devant la justice par des associations de défense des animaux, des procureurs spécialisés s'occupant de la question animale ou des tuteurs pour animaux, autres que les propriétaires.

Nous demandons aux Parlements et aux instances judiciaires de construire et concrétiser un nouveau statut juridique pour les animaux les éloignant du statut de propriété et permettant qu'ils soient considérés comme des êtres sensibles dont les intérêts peuvent être sauvegardés en justice.

Éducation à la bienveillance aux animaux - Prévention contre le spécisme

Beaucoup de pays font déjà de la prévention contre le sexisme et le racisme et il est nécessaire d'en faire autant concernant le spécisme. En ces temps de crise écologique, il est plus que nécessaire d'expliciter publiquement que les humains partagent cette planète avec d'autres habitants qui ressentent aussi des émotions et qui doivent aussi être respectés. Par exemple, éduquer les enfants au respect de la vie animale dans les écoles permettrait de concrétiser la moralité commune de toutes les sociétés civilisées : ce n'est pas parce que certains êtres sont différents qu'on peut leur infliger de la violence.

Nous demandons la mise en place de campagnes globales d'information et de prévention contre le spécisme afin de sensibiliser tous les citoyens au respect de la vie animale. Dans ce cadre, nous demandons aux établissements d'enseignement et aux institutions responsables d'intégrer un module pour le respect des animaux et la prévention contre le spécisme dans le programme de formation.

Une culture alimentaire pacifique - Fin de la pêche et fermeture des abattoirs

La plus grande partie des animaux tués dans le monde l'est pour la consommation, ils sont en effet 64 milliards d'animaux terrestres à finir dans les abattoirs chaque année, et environ 1000 milliards à mourir de suffocation dans les filets de pêche. Par ailleurs, dans l'industrie des œufs, les poussins mâles sont broyés vivants ou gazés alors que dans l'industrie laitière, les vaches sont séparées de leur veau et finissent à l'abattoir dès que leur production de lait devient moins rentable. Pourtant, tout le monde considère qu'il est injuste de tuer les animaux sans nécessité et l'existence de millions de végétariens et de véganes démontre la non nécessité de ces pratiques. La moralité commune condamne aussi la violence, pourtant les abattoirs sont la concrétisation la plus parlante de cette notion.

Il est donc grand temps, pour nos sociétés, d'en finir avec la pêche et l'élevage des animaux pour la consommation et se tourner vers une culture alimentaire pacifique et végétale. Cette dernière, en plus de respecter les animaux, est également plus écologique et gaspille moins de ressources.

Nous demandons la fin des subventions à l'agriculture animale, l'établissement d'une aide pour la reconversion des travailleurs-euses de ce secteur, la concrétisation d'une alimentation végétale équilibrée dans les établissements et l'abolition du fait de tuer les animaux pour la consommation.

Pour une recherche éthique – Les animaux ne sont pas du matériel biologique

Chacun est conscient de l'injustice de la loi du plus fort et du fait qu'on ne doit pas profiter de la faiblesse d'autrui pour l'instrumentaliser ou lui faire subir de la violence. Pourtant, c'est exactement ce qu'on fait lors des expériences sur les animaux, pour tester sur eux des détergents, des médicaments ou même des armes de guerre. Dans la recherche fondamentale, on expérimente aussi sur les animaux simplement pour satisfaire la curiosité intellectuelle des scientifiques. Ce genre de comportements serait totalement inacceptable si les victimes étaient des humains et se placer du point de vue des êtres instrumentalisés permet de réaliser que ces pratiques sont tout aussi inacceptables lorsque les victimes sont d'une autre espèce. Aucun chercheur utilisant des êtres sentients ne serait d'accord que des êtres plus intelligents lui fassent subir ce qu'il impose aux animaux.

Nous demandons la fin de l'utilisation des animaux comme « matériel biologique » dans les laboratoires. Nous demandons aussi à ce que les investissements publics dans les méthodes et recherches n'utilisant pas les animaux soient considérablement augmentés.

Pour une considération des individus – Les animaux ne sont pas une ressource

Le spécisme a parfois permis de penser qu'il n'était pas grave pour une industrie de rejeter un liquide dans le lac, gênant les animaux aquatiques, s'il ne dérègle pas les écosystèmes et ne cause la disparition d'aucune espèce. Néanmoins, les animaux ne sont ni de simples fonctions d'un écosystème, ni une « ressource naturelle », mais ont comme les humains un intérêt personnel à ne pas souffrir et à avoir un environnement qui leur permet de profiter de leur existence. Ils sont donc des individus dont les intérêts concrets doivent être respectés, même s'ils ne font pas partie d'une espèce menacée.

Les humains ne sont pas les seuls habitants sentients de la Terre et il faut donc cesser de mépriser les intérêts des « animaux sauvages » et progresser vers une société qui se soucie de la bonne gestion de notre planète dans l'intérêt de tous ses habitants sensibles.

Nous demandons à ce que toutes les prises de décisions concernant l'environnement prennent en considération les intérêts des animaux, notamment celui à jouir de leur vie et à bénéficier d'un milieu propice.


Et la page FAQ : http://end-of-speciesism.org/fr/faq/ qui prend bien soin de laisser la réfutation des arguments anti-véganisme à un autre site web (http://vegfaq.org/).
Qu'est-ce que le spécisme et l'antispécisme ?

Le spécisme est l'idéologie qui considère que la vie et les intérêts des animaux peuvent être méprisés simplement parce qu'ils sont d'une autre espèce. La notion de spécisme peut être comprise par analogie avec le racisme ou le sexisme ; le spécisme tend à exclure les animaux du cercle de considération morale.

L’antispécisme est simplement le refus que l’espèce d’un être sensible soit un argument pour refuser de prendre en considération ses intérêts et sa vie.

Qu'est-ce que l'égalité animale ?

Humains, dauphins, kangourous, chimpanzés, lapins, poissons, souris, cochons, colombes, chiens, hippocampes, écureuils... Nous sommes tous des êtres sensibles habitant sur la même planète. Et du fait de la capacité à éprouver de la souffrance et du plaisir, notre vie peut se passer bien ou mal. Ce que nous ressentons durant notre vie nous importe et nous avons donc intérêt à ce que celle-ci se passe le mieux possible. C'est pourquoi nous aspirons tous à une vie la plus longue et la plus heureuse possible et voulons tous éviter la souffrance et la violence.

L'éthique consiste à prendre en compte la réalité au-delà des apparences. Elle consiste fondamentalement à peser les intérêts de tous sur une même balance, sans discrimination arbitraire, sans considérations d'âge, de race, de sexe ou d'espèce, ni non plus d'intelligence, de beauté, de force, de statut social ou quoi que ce soit d'autre.

Par exemple, si un être souffre, il ne peut y avoir de justification morale pour refuser de prendre en considération sa souffrance. Peu importe l'espèce de l'être sensible, le principe d'égalité exige que ses souffrances soient comptées de manière égale aux souffrances semblables de tout autre être sentient.

Ainsi, si un humain donne une gifle à un cheval, son cuir est assez épais pour le protéger et il ne ressentira donc qu'une faible souffrance. Par contre si quelqu'un donne la même gifle à un bébé, celui-ci hurlera de douleur, car sa peau est plus sensible. Gifler un bébé est donc pire que gifler un cheval, bien que les deux gifles soient administrées avec une force égale. Il faut donc considérer que gifler un bébé est plus injuste, car plus violent et plus douloureux, que gifler un cheval. A l'inverse, il y a (malheureusement) des façons de frapper un cheval, par exemple avec un bâton lourd, qui lui causent autant de souffrance qu'au bébé giflé... Et le principe d'égalité de considération des intérêts implique que frapper de cette manière un cheval est tout aussi injuste que gifler un bébé. (l'exemple est repris de Peter Singer)

En bref, l'égalité animale nécessite l'élargissement du cercle de considération morale à tous les êtres sentients afin que leurs intérêts soient réellement pris en compte.

L'égalité animale peut également être comprise comme signifiant que tous les animaux possèdent une valeur inhérente et qu'ils la possèdent de manière égale. La valeur inhérente est la valeur propre de l'individu qui est indépendante de toute utilité de ce dernier pour autrui. Le principe de justice exige ainsi que tout être sentient soit toujours traité de manière à respecter sa valeur inhérente. L'une des conséquences est qu'un tel être ne doit jamais être traité simplement comme un moyen pour arriver à une fin et qu'il faut porter secours à tout être sentient qui subit une injustice.

Cela signifie-t-il que la vie d'une mouche est égale à celle d'un humain ?

La plupart des philosophes antispécistes (Peter Singer, Tom Regan, Stephen Clark, Paola Cavalieri, Martha Nussbaum etc.) disent que l'on peut parfois préférer sauver un humain plutôt qu'un autre animal... pour des raisons non spécistes.

Imaginons qu'une maison brûle, et qu'une dame très âgée se trouve dans un appartement alors qu'un petit garçon se trouve dans un autre. Un homme, pompier, ne peut sauver qu'un des deux. S'il sauve le petit garçon plutôt que la dame âgée, cela ne signifie vraisemblablement pas qu'il agit de manière sexiste en préférant l'individu qui est de son sexe. Il est plus probable qu'il veuille sauver le jeune en se disant que la personne âgée a déjà beaucoup vécu alors que le garçon a encore des dizaines d'années devant lui et qu’en perdant sa vie il perdrait donc beaucoup plus que la vieille dame. Cet acte n'aurait donc rien de sexiste. De la même manière, si lors d'une situation hypothétique on doit choisir entre sauver un humain ou une souris, on pourrait sauver l'humain en se disant qu'il a une espérance de vie 50 fois plus grande que celle de la souris (celle-ci vit à peu près 2 ans) et donc que l'humain a beaucoup plus à perdre que la souris. Ce choix ne serait pas spéciste, car comme dans l'exemple précédent, il ne serait pas basé sur le critère de l'espèce, mais simplement sur le nombre d'années qui restent à vivre à chacun. D'autres critères non-spécistes pourraient également être utilisés, comme par exemple la richesse des expériences subjectives possibles de chaque individu.

Si l'on préfère sauver un humain plutôt qu'une souris cela ne signifie-t-il pas qu'on a le droit de tuer les animaux et les utiliser pour des expériences ?

Un parent, mis devant le choix de sauver son enfant ou celui d'un inconnu, sauverait très vraisemblablement le sien. Mais ce n'est pas parce qu'il sauverait prioritairement son propre enfant qu'il a le droit de tuer ou maltraiter les enfants des inconnus.

De la même manière, si lors d'un incendie, on préfère sauver un humain plutôt qu’un chien, cela ne signifie pas que l'on peut utiliser des animaux comme du « matériel biologique » lors d'expériences scientifiques.

Par ailleurs, la différence est grande entre, d'une part, le cas de deux individus en danger de mort et où il faut choisir de sauver l'un des deux, et d'autre part, la situation où l'on inflige volontairement de la violence à un être sans défense. Cette dernière situation est illustrative de la loi du plus fort et est immorale pour cette raison.

De plus, dans le dernier cas on utilise un être sensible simplement comme un moyen pour une fin, sans aucun respect pour sa valeur individuelle propre.

Cela signifie-t-il que les animaux doivent avoir les mêmes droits que les humains ?

Les femmes bénéficient dans plusieurs pays d’un droit à l'avortement, par contre les hommes n'ont pas ce droit. Ce n'est pourtant pas une situation sexiste. On accorde simplement des droits qui correspondent aux intérêts des femmes et qui seraient inutiles aux hommes. De la même manière un éléphant n'a pas besoin d'avoir le droit d'aller à l'université, ni les écureuils le droit de vote. Une réelle considération des animaux implique simplement que l'on respecte leur droit à la vie et à ne pas être torturés, et que leurs intérêts soient pris en compte dans notre société.

Indépendamment de toute reconnaissance de droits légaux aux animaux, de nouvelles infractions pénales pourraient prohiber efficacement les pratiques méprisant la vie et les intérêts des animaux. Un procureur spécialisé pour la question animale devrait être institué pour faire en sorte que ces infractions soient poursuivies et condamnées.

Quelles sont les implications concrètes d’une réelle prise en compte des intérêts des animaux ?

Une considération sincère des intérêts des animaux implique d'arrêter de les traiter comme une simple ressource ou simplement comme des moyens pour nos fins. Leurs intérêts ne doivent pas être méprisés juste parce qu'ils sont d'une autre espèce, mais au contraire être pris en compte de manière égale avec ceux des humains.

La considération réelle des intérêts des animaux implique l'abolition de pratiques dans diverses sphères, que cela concerne le divertissement (chasse de loisir, corrida, cirques animaliers, zoos), l'industrie alimentaire (agriculture animale, abattoirs, pêche) ou la science (expériences sur les animaux).

Cependant, la pratique spéciste qui cause le plus de victimes est celle de la consommation de produits d'origine animale. En effet, 64 milliards d'animaux terrestres sont tués chaque année dans le monde. Et durant le même laps de temps, environ 1000 milliards de poissons meurent de suffocation dans des filets de pêche. De par leur nombre, les poissons sont d'ailleurs les premiers à subir l'injustice du spécisme. L'alimentation non végane engendre ainsi plus de 99.9 % des victimes de l'exploitation animale.

En comparaison, l’industrie de la fourrure tue 60 millions d’individus par an (0.0057% du nombre des victimes pour l’alimentation) et l’expérimentation animale engendre chaque année la mort de 300 millions d’êtres sensibles (0.028% du nombre des victimes pour l’alimentation).

La remise en question du spécisme et la prise en compte des intérêts de tous les êtres sentients, implique donc l'abolition de diverses pratiques, dont la plus sanglante, au vu du nombre de victimes, reste la consommation de produits d'origine animale.

Vous avez d'autres questions?

Vous pouvez consulter ce site internet: http://vegfaq.org/.


La page liens comporte des références intéressantes, aussi : http://end-of-speciesism.org/fr/liens/
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Re: [Article] Revendications du site end-of-speciesism.org/f

Messagepar David » Jeu 16 Juil 2015 14:42

Je les trouve bien aussi ! A noter que le Collectif Rennais Pour l'Egalité Animale (CRPEA) a reprit ces revendications sur son site : http://www.crpea.fr/nos-positions-2/
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