Salut Guillaume, merci pour ton message ! J'imagine le genre de réponses binaires que tu as dû recevoir ! Pourtant le débat et la discussion sur ce sujet sont intéressants.
Pour moi voici comment je vois les choses :
- l'étendu du règne animal comprend les gamètes, les éponges, les mammifères, en passant par les oiseaux, les reptiles, les arachnides, les insectes et les mollusques (j'en oublie surement).
- les antispécistes ne cherchent pas à protéger le règne animal ou les espèces mais les individus sentients (on retrouve cette incompréhension souvent entre espèce/race et individu) : ressentant des émotions, des sensations, qui peuvent leur être agréable comme désagréable => Sentience.
- un animal =/= pas forcément égale à être sentient. On peut être à peu près sûr que les gamètes (:p), les éponges ne ressentent rien... => Donc que des animaux ne soient pas sentients ! Mais il y a des zones encore plus floues !
s'étend-il jusqu'aux insectes ? Des mollusques ? Et jusqu'à la vie microscopique que l'on trouve notamment dans le sol ?
Ah voici donc le flou
La question est, pour les antispécistes (/!\ beaucoup de personnes se définissant comme antispé n'ont pas forcément ces réflexions) : ces individus sont-ils sentients ?
Pour les insectes, le règne est énorme, le nombre d'individu colossal. On peut imaginer qu'au sein de ce qu'on appelle "insecte", des individus puissent être sentients, d'autres pas. Il y a eu très peu de recherches dans ce domaine. Sans source, j'ai ouïe dire qu'il y avait des études disant "oui", d'autres "non". Mais de toute façon j'imagine que les "oui" et les "non" se focalisent sur des individus particuliers (enfin, généralisés à l'espèce) mais de toute façon ne peuvent pas se généraliser à l'ensemble du groupe "insecte".
Ce qui peut me laisser penser que des insectes puissent potentiellement ressentir quelque chose c'est par exemple l'étendu de leur système nerveux, j'imagine qu'une mygale peut potentiellement plus ressentir qu'un moucheron ! (hm, je viens de voir que les araignée sont des arachnides). mais peut importe, j'imagine que vous comprenez le problème : j'aurais tendance à penser qu'une libellule géante peut certainement ressentir quelque chose : parce que le système nerveux est étendu, parce qu'elle bouge... Hm, c'est pas hyper convainquant mais j'connais pas trop les libellules géantes, et comment elles réagissent dans une situation que nous jugerions "situation de stresse"...
Aux Estivales 2011, il y a eu une
discussion / réflexion sur la sentience des animaux invertébrés (
sauvegarde).
Bon voilà pour le problème de la sentience chez des groupes d'animaux encore bien inconnus et vaste.
Ensuite pour ton histoire pratique de désherbage c'est claire (et pour certains véganes puristes, scandaleux) : manger des légumes / végétaux a occasionné à un moment donné dans la production la mort d'êtres sentients "avérés", je pense en tout cas aux mammifères souterrains comme les mulots, les souris, tout ça et des individus dont on sait trop rien. Et même en bio, l'agriculture dépend de l'élevage intensif, ils utilisent des intrants animaux.
Je me dis que peut etre pouvons nous considerer les insectes ou les mollusques comme n'etant pas sentients, dans ce cas pourquoi ne pas les consommer ?
Rares sont-ils, sache qu'il y a des véganes qui se revendiquent "pragmatiques". Bon, moi perso, les insectes ça me tente pas et ça fait tellement longtemps que j'ai pas mangé de mollusque que le dégoût culturel (qui malgré le fait qu'on soit en France est présent) s'est emparé de moi. Puis je crois, que quelque part je préfère laisser le bénéfice du doute aux autres. MAIS, le problème que pose les véganes pragmatiques est le suivant (que je reformule) :
Comme manger des végétaux tuent des animaux - dont on est sûr qu'ils souffrent, type des mammifères, il peut être plus morale de manger des animaux qui ont peu de chance d'être sentient (et dont leur production ne tue pas des êtres sentients "avérés") que des végétaux.
J'approuve leur raisonnement et ça me paraît un bon deal. Après, perso, comme dit plus haut ça ne me tente pas, et en tant que traumatisée par l'exploitation animale, j'ai pas mal investit émotionnellement et pas très envie de me retrouver à manger de la viande freegane (en partant du principe qu'elle soit comestible). Parce que c'est bien un des chemins où nous mène cette problématique.
Mais, mais, mais de toute façon, cette lutte est politique et ce que je suis près à faire à l'heure actuelle, on s'en fiche un peu, parce que les véganes du futurs n'auront pas mon ressenti et y'a peut être un intérêt moral à ce qu'ils ne le développent pas. Il faut penser long terme.
Donc pour revenir aux véganes pragmatiques : peut être que moralement, il vaudra mieux bouffer, plusieurs fois par semaines des moules (il paraît qu'elles sont riches en B12, à vérifier) que des légumineuses.
Mais pour revenir à la problématique de l'agriculture, dans un monde où on prendra en compte sérieusement les intérêts des êtres sentients (taupe, souris...), on emploiera d'autres modes de production : on peut jardiner plus lentement, de manière circulaire pour leur laisser le temps de fuir, etc. Pour les lombriques et les larves, si elles s'avèrent sentientes, j'ai pas de solutions. Peut-être que la technologie permettra de produire dans de la terre nutritive et dépourvue d'être sentient ? (franchement, en jardinage, j'y connais rien,
) Bon, on n'a pas de solution pour tout, mais en tout cas admettre qu'il peut y avoir un problème moral est déjà un premier pas pour justement chercher des solutions. Mais pour moi à l'heure actuelle, le gros du problème dont pourtant, on a des solutions, n'est pas résolu
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